Domaines d'intervention

Les domaines d'intervention du CORAF englobent la recherche agricole, la promotion de pratiques durables, et le renforcement des capacités dans le but de catalyser le développement agricole durable en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Bénin

Le CORAF travaille avec des institutions de recherche agricole au Bénin pour soutenir le développement de technologies agricoles adaptées aux besoins locaux, la formation des chercheurs et des agriculteurs, et la promotion de pratiques agricoles durables

Burkina Faso

Au Burkina Faso, le CORAF collabore avec des partenaires locaux pour soutenir la recherche agricole visant à accroître la productivité, la résilience et la durabilité des systèmes de production agricole, en mettant l'accent sur des cultures telles que le mil, le sorgho et le coton.

Gambie

Le CORAF collabore avec les institutions gambiennes pour renforcer les capacités de recherche agricole, en mettant l'accent sur la sécurité alimentaire, la gestion des ressources naturelles et le développement rural.

Guinée

Le CORAF travaille avec les partenaires guinéens pour renforcer la recherche agricole, en mettant l'accent sur l'amélioration des rendements agricoles, la promotion de pratiques agricoles durables et la diversification des cultures.

Liberia

Le CORAF collabore avec les institutions libériennes pour renforcer les capacités de recherche agricole, en mettant l'accent sur la promotion de l'agriculture durable, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté rurale.

Mali

Au Mali, le CORAF soutient la recherche agricole pour améliorer la productivité des cultures telles que le mil, le riz et le coton, tout en promouvant l'adoption de pratiques agricoles résilientes aux changements climatiques et respectueuses de l'environnement.

Guinée-Bissau

En Guinée-Bissau, le CORAF soutient la recherche agricole pour améliorer la productivité des cultures de subsistance telles que le riz, le maïs et le fonio, ainsi que pour promouvoir la sécurité alimentaire et la résilience des agriculteurs face aux chocs économiques et climatiques.

Mauritania

Le CORAF collabore avec les institutions mauritaniennes pour renforcer les capacités de recherche agricole, en mettant l'accent sur l'adaptation aux conditions arides, la promotion de l'irrigation et la diversification des activités agricoles.

Nigeria

Le CORAF travaille avec les partenaires nigérians pour renforcer la recherche agricole, en mettant l'accent sur l'amélioration des rendements agricoles, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté rurale.

Sierra Leone

Le CORAF collabore avec les institutions sierra-léonaises pour renforcer les capacités de recherche agricole, en mettant l'accent sur la sécurité alimentaire, la gestion des ressources naturelles et le développement rural.

Ghana

Au Ghana, le CORAF soutient la recherche agricole pour améliorer la productivité des cultures vivrières et commerciales, ainsi que pour promouvoir la résilience face aux changements climatiques et la durabilité environnementale.

Côte d'Ivoire

En Côte d'Ivoire, le CORAF soutient la recherche agricole pour améliorer la productivité des cultures telles que le cacao, le café et le palmier à huile, tout en promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.

Niger

Au Niger, le CORAF soutient la recherche agricole pour améliorer la productivité des cultures vivrières telles que le mil et le sorgho, ainsi que pour promouvoir la résilience des agriculteurs face aux sécheresses et aux autres chocs climatiques.

Senegal

Au Sénégal, le CORAF soutient la recherche agricole pour améliorer la productivité des cultures telles que l'arachide, le riz et le mil, tout en promouvant la résilience des systèmes agricoles face aux changements climatiques et la promotion de pratiques agricoles durables.

Togo

Le CORAF travaille avec les partenaires togolais pour renforcer la recherche agricole, en mettant l'accent sur l'amélioration des rendements agricoles, la sécurité alimentaire et la promotion de pratiques agricoles durables.

Benin

En tant qu’organisation de coordination de la recherche, le CORAF travaille main dans la main avec les systèmes nationaux de recherche agricole du Bénin ainsi que les centres régionaux de spécialisation sur le maïs pour concevoir des solutions scientifiques et technologiques permettant aux acteurs agricoles de relever ces défis.

Où nous travaillons

Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) s'engage dans divers domaines d'intervention stratégiques, reflétant notre engagement envers l'amélioration durable de l'agriculture et du développement dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Nos actions couvrent un large éventail de secteurs clés pour répondre aux besoins et aux défis variés des populations agricoles et rurales.

Domaines d'intervention

Recherche agricole

Cela comprend la mise en place de programmes de recherche, la mobilisation des ressources, la promotion de l'innovation et la...

Sécurité alimentaire et nutritionnelle

Le CORAF vise à améliorer la sécurité alimentaire en favorisant la productivité agricole, en renforçant les systèmes de production durables.

Accès aux marchés

Le CORAF travaille à la facilitation de l’accès aux marchés pour les exploitations familiales et les petits exploitants

Innovation agricole

Le CORAF encourage l'innovation agricole en soutenant la recherche et le développement de technologies appropriées.

Renforcement des capacités

Développement et renforcement des capacités des systèmes nationaux de recherche agricole, des centres nationaux de spécialisation

Politique régionale

Le CORAF s’appuiera sur son expérience pour travailler sur des politiques et des investissements agricoles plus efficaces et inclusifs.

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FAITES ÉQUIPE AVEC NOUS

Nous travaillons en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations de la société civile, le secteur privé et les organismes de recherche pour créer des solutions durables à la pauvreté et à l'injustice. Nous apportons à nos partenariats notre envergure mondiale, nos décennies d'expérience et notre vaste réseau de partenaires.

Histoires d’impact

Guema M’Bantana

Grâce au Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), un jeune togolais a considérablement transformé sa situation personnelle et professionnelle. D’un chiffre d’affaires annuel de 4 millions de FCFA (6 890 USD) avant le PPAAO, Guema Concept, une société mise en place par Guema M’Bantana, a maintenant un chiffre d’affaires annuel de 120 millions de FCFA (206 710 USD). Comment tout a-t-il commencé ? L’histoire de Guema M’Bantana est celle de million de jeunes africains qui rêvent de changer l’agriculture et faciliter la tâche des producteurs. Son rêve, il l’a concrétisé grâce à l’appui du PPAAO Togo. Après sa formation universitaire en science physique, Guema a, très tôt, nourri l’ambition de développer des technologies agricoles qui répondent aux besoins des producteurs. Mais faute de moyen, il s’est tourné vers l’enseignement de science physique dans les collèges et s’adonnait occasionnellement à la production de couveuses d’œufs. A 37 ans, Guema décide de se consacrer à sa passion en créant en 2013 l’entreprise Guema Concept à Koma dans la région centrale du Togo. Son entreprise est spécialisée dans la conception de machines agricoles. Mais malgré son savoir-faire et son esprit novateur, Guema a eu des difficultés à faire décoller son entreprise jusqu’au jour où tout a changé. « J’ai aperçu un jour, des femmes qui morcelaient de façon traditionnelle les courges de sésame communément appelées ‘’goussi en éwé ou koutchoudou en kabyè’’. Elles les entassent et les couvrent de morceaux de feuilles d’arbre pendant deux semaines en vue d’inciter la décomposition de la pulpe pour pouvoir en extraire les graines. Après séchage, les graines sont décortiquées à la main pour obtenir l’amande comestible. Un travail fastidieux qui expose les femmes aux maladies et à toutes sortes de risque. » a déclaré Guema M’Bantana. Dans le but de réduire la pénibilité des travaux post récoltes des courges Guema a alors entrepris la conception du broyeur extracteur de graine de courge et d’une autre machine décortiqueuse de graines de courges. Comment le PPAAO a fait la différence ? N’ayant pas suffisamment de ressources, il concevait des maquettes dans l’espoir de les voir un jour se réaliser. De fil en aiguille, il a été découvert par le Ministère chargé de l’agriculture du Togo à la foire des jeunes entrepreneurs. C’est ainsi qu’il a bénéficié de l’appui du PPAAO-Togo, qui a véritablement soutenu la génération de l’extracteur et de la décortiqueuse de graines de courge durant sa première phase de mission. D’un chiffre d’affaire annuel de quatre millions de francs CFA (6890 USD) avant le PPAAO, l’entreprise Guema Concept réalise aujourd’hui un chiffre d’affaire annuel de 120 millions de FCFA (206 710 USD) par an. « Grâce au PPAAO, j’ai pu fabriquer des machines qui sont tant appréciées à l’échelle nationale qu’internationale. J’ai acquis, par la même occasion, des équipements de travail et recruté du personnel qui, aujourd’hui, peuvent se prendre en charge parce qu’ayant des revenus décents. » a-t-il indiqué. Les producteurs plébiscitent les technologies Les extracteurs modernes de courge développés par Guema Concept ont une capacité de broyage de 7 à 10 m3 de courges en une heure sans détruire les graines. Quant à la décortiqueuse, elle a une capacité de décorticage de 250 à 300 kg de graines de courge par heure. Grâce à leurs capacités de traitement rapide des courges, les producteurs ont très vite adopté ces nouvelles technologies. Aujourd’hui l’entreprise est sollicitée partout pour la fourniture de machines. Ces technologies ont relancé la filière courge à travers l’augmentation de la production, une filière autrefois abandonnée par les producteurs à cause de la pénibilité des travaux post récoltes. « Je cultivais une superficie de 10ha avant d’apprendre qu’il existe une machine de décorticage. Cela m’a amené à étendre ma superficie cultivable. Auparavant on pouvait prendre jusqu’à un mois pour décortiquer manuellement les courges, mais avec cette machine, en deux jours on a déjà fini » a confié Agno Ognakitan, producteur de courge. Ces machines, produites avec l’appui du PPAAO pour réduire la durée du travail et pour alléger les tâches aux producteurs, ont soulagé considérablement le travail des femmes décortiqueuses de courges. Elles ont vu leurs activités boostées avec ces technologies. « Avec les machines, nous arrivons à traiter de plus grande quantité de grains de courge. Cinq sacs sont décortiqués en un temps record alors que cela nous prenait un mois. C’est avec cette activité que nous arrivons à nous occuper de nos familles et de nos enfants. » Julienne Kalentiga, décortiqueuse de courge. Aujourd’hui l’entreprise est sollicitée par plusieurs pays de la sous-région notamment le Ghana, le Sénégal, le Bénin et le Cameroun. A propos du PPAAO Togo Le PPAAO est un programme lancé par la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec le soutien financier de la Banque mondiale, pour rendre l’agriculture plus productive et durable et améliorer les conditions de vie des petits agriculteurs. Il a été mis en œuvre au Togo de décembre 2011 à décembre 2019 avec une phase initiale de décembre 2011 à mars 2017 et une phase additionnelle de Juin 2017 à décembre 2019. Le gouvernement du Togo, au cours de la première phase, a investi un total de 22 millions de dollars US pour augmenter la productivité des filières maïs, riz, manioc, volaille et petits ruminants. Au terme de la phase initiale et à la demande du Togo, la Banque mondiale a proposé un Financement Additionnel d’un montant de 10 millions de dollars US au Gouvernement du Togo pour la poursuite et la consolidation des activités du projet.

Ismaël et Yacouba

La fortune des deux frères guinéens a changé de manière substantielle ces trois dernières années, grâce en partie aux innovations du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO-Guinée). Grâce à des technologies innovantes telles que la chèvre rousse de Maradi et une technique de pisciculture intégrée, Ismael Fataye Yannick et Yacouba Fataye enregistrent aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de près de 75 millions de francs guinéens (7 800 USD) par an. Dans le contexte guinéen où la majorité de la population survit avec moins de 2 dollars par jour, cela devient un revenu considérable. Quels bénéfices ont-ils tiré du PPAAO ? Cela n’a pas été sans difficulté lorsque les deux frères décident de se lancer dans l’agriculture en 2013. Vivant à Kindia, une grande ville, située à environ 125 kilomètres au nord-est de la capitale guinéenne, Conakry, tous deux avaient accès à un petit terrain familial. Mais ils avaient peu de connaissances des technologies éprouvées et des chaînes de valeur rentables. Tout a changé lorsqu’ils sont entrés en contact avec le PPAAO en Guinée. Dans le cadre d’un échange régional de technologies, le PPAAO Guinée a importé du Niger la technologie de la chèvre rousse de Maradi et du Nigeria l’approche intégrée de la pisciculture. Les pays d’Afrique de l’Ouest se sont engagés dans un programme régional visant à générer et à échanger des technologies éprouvées pour accroître la productivité et la compétitivité de l’agriculture dans le cadre du PPAAO. Ismaël et Yacouba ont été tous les deux, les premiers à adopter ces technologies en Guinée. “Nous sommes ravis de la chèvre rousse de Maradi. Ils ont bien réussi ici en Guinée”, a déclaré Ismael. Les chercheurs en élevage du Niger ont amélioré la race de la chèvre rouge de Maradi. Le PPAAO Guinée a importé cette race de chèvre dans le but d’augmenter la productivité du secteur de l’élevage dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Ismael et Yacouba sont spécialisés dans les activités agropastorales. Leurs activités s’étendent dans la production des petits ruminants, la production des œufs, l’élevage de lapins. Ils pratiquent également de la pisciculture et la culture maraîchère. Grâce au soutien du PPAAO, leur production d’œufs a triplé. “Avant, nous avions une production de 100 à 150 œufs par mois, mais grâce au soutien du PPAAO, nous avons des incubateurs de 400 œufs, qui produisent 400 poussins chaque mois. Aujourd’hui, notre production a triplé”, dit Yacouba Fataye. En ce qui concerne la pisciculture, de trois étangs au départ, ils sont maintenant à 12, ce qui en fait l’un des plus grands producteurs de la région de Kindia. La croissance de l’entreprise s’est également accompagnée d’une expansion de sa clientèle. L’augmentation de la production aurait pu représenter un défi pour les nouveaux entrepreneurs. Mais, ils ont également bénéficié d’une chambre froide de la part du programme pour la conservation de leurs produits. Une inspiration pour les jeunes de Kindia Comme partout ailleurs en Afrique de l’Ouest, les jeunes constituent la majorité de la population. En raison du nombre limité d’activités génératrices de revenus dans les zones rurales, la plupart d’entre eux migrent vers les grandes villes ou prennent des paris risqués à travers le désert du Sahara vers des destinations inconnues en Europe et aux États-Unis. Le succès d’Ismael et de Yacouba est devenu une source d’inspiration pour les jeunes de la région. Sidiki Kandé, 36 ans, est l’un des jeunes gens formés par les frères Fataye. “Je tiens à remercier les frères Fataye pour tout ce qu’ils m’ont enseigné. Ils m’ont appris à gérer une pisciculture, à m’occuper des petits ruminants et à entretenir une ferme. Je suis aujourd’hui comblé en tant qu’entrepreneur agricole”, déclare Kandé. En outre, le succès des frères Fataye a également attiré d’autres partenaires, notamment des établissements d’enseignement. Les frères Fataye s’associent désormais au Département d’agro-alimentaire de l’Université catholique de Guinée. Cette collaboration permet aux étudiants de l’université d’effectuer des stages académiques dans les fermes. Plus de paris risqués Pour les frères Fataye, l’agriculture a un énorme potentiel et elle offre de grandes opportunités aux chômeurs. “Tout le monde peut faire de l’agriculture car on a tous un lopin de terre inoccupé dans notre village. A partir de zéro franc on peut monter un projet agricole “, ont-ils déclaré. Ils ont appelé les jeunes à éviter de risquer de grosses sommes d’argent pour entreprendre des voyages risqués à travers le désert du Sahara et l’océan Méditerranée pour atteindre l’Europe. Ils devraient plutôt investir cet argent dans l’agriculture, disent-ils. Le gouvernement de la Guinée a investi, au cours de la période 2011-2016, un total de 32 millions de dollars US pour accroître les chaînes de valeur du riz, du maïs, des petits ruminants et du poisson. Ils ont obtenu des fonds supplémentaires dans le cadre de ce qui est communément appelé le PPAAO 1C, pour construire des infrastructures de recherche et de développement, former de jeunes scientifiques et des agents de vulgarisation, développer et diffuser des technologies et des innovations. Qu’est-ce que le PPAAO ? Le PPAAO était un programme lancé par la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec le soutien financier de la Banque mondiale, pour rendre l’agriculture plus productive et durable et améliorer les conditions de vie des petits agriculteurs. La responsabilité de la coordination régionale du programme a été confiée au CORAF. Le programme a pris fin le 31 décembre 2019 au Bénin, en Guinée, au Niger et au Togo.

Karim Yere

Karim Yere est l’un des bénéficiaires du programme Renforcement de Capacités des Jeunes en Entrepreneuriat Agricole (NEYAT), un programme conçu pour stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes agriculteurs. Il est financé par la Banque islamique de développement et mis en œuvre par le CORAF. Basé à Bobo Dioulasso, une ville située à environ 350 km au sud de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, Karim est aujourd’hui considéré comme l’un des jeunes agriculteurs les plus prospères. Après avoir obtenu son diplôme en agronomie, il a commencé à travailler pour une ONG, mais il a gardé un œil sur la ferme familiale. Son travail lui a permis d’acquérir de l’expérience et d’avoir accès à de l’équipement agricole qu’il utilisera ensuite sur sa ferme. “Ce n’était pas facile. J’ai commencé avec deux dabas traditionnelles que j’ai achetées pour 750 FCFA chacune (2 USD). C’est quelque chose que je n’oublierai jamais “, dit Karim. Jongler entre son travail d’ONG et le travail à la ferme devenait de plus en plus difficile, à tel point que la ferme était négligée. Puis le programme NEYAT est arrivé et a tout changé. “Un de mes amis m’a parlé de ce programme qui recrute des jeunes pour les former à l’entrepreneuriat agricole. J’ai postulé. Mais je ne m’attendais à rien. J’ai été surpris et ravi lorsque j’ai reçu le courriel annonçant que j’avais été choisi parmi des milliers de jeunes de la région “, explique Karim. Dirigé par le CORAF et financé par la Banque islamique de développement, le programme NEYAT a été conçu pour lutter contre le chômage en renforçant les capacités des jeunes et en les aidant à développer leurs entreprises, notamment dans le domaine agricole. Le programme visait à identifier et à former de jeunes entrepreneurs ayant des projets prometteurs pour les aider à se lancer et à développer leur entreprise agricole. Karim et les autres mentorés ont reçu une formation en ligne, puis se sont rencontrés à Dakar en décembre 2017 pour une formation sur les plans d’affaires et autres aspects critiques de l’agrobusiness. “Ce fut une expérience révélatrice. J’ai pu rencontrer des collègues entrepreneurs qui ont fait face aux mêmes défis, qui ont trouvé des moyens de les surmonter et qui ont réussi. Cela m’a donné un regain de confiance en moi et dans mon projet “, dit-il. Dès qu’il est rentré chez lui, Karim est retourné travailler sur sa ferme. Armé de nouvelles connaissances et compétences, il a décidé d’agir. Karim a commencé à utiliser un hectare sur la terre de son père, plantant des bananes en utilisant la technique PIF qu’il a appris avec le NEYAT. Il a ajouté des papayes la première année et s’est agrandi depuis. Aujourd’hui, il exploite plus de 2,5 ha et gagne 10 millions de FCFA (18 000 USD) de bénéfices chaque année. Son plan est de faire cinq fois plus, en exploitant le reste de la terre que son père lui a laissée. “J’aimerais remercier le CORAF parce qu’il m’a donné confiance et m’a aidé à revenir à ma ferme. Je demande au CORAF de poursuivre son bon travail d’aide à la jeunesse. La formation et le suivi des mentorés sont si importants, et je pense que le CORAF a fait un excellent travail avec notre cohorte.” Comme Karim, 22 autres jeunes agro-entrepreneurs ont bénéficié du programme NEYAT et la majorité d’entre eux ont développé leur entreprise.

Boubacar Fomba

A 30 ans, Boubacar Fomba est aujourd’hui l’un des jeunes aviculteurs les plus prospères de Kayes, une ville située à 495 kilomètres au nord-ouest de la capitale du Mali, Bamako. Pour Boubacar, tout a commencé avec quinze mille FCFA (27 USD) quand il était au collège. “Quand j’étais à l’université, mes parents envoyaient quinze mille FCFA par mois comme allocation. Ce montant était censé couvrir la nourriture, les vêtements, le transport, etc. Comme vous pouvez l’imaginer, ce n’était pas assez. Alors, un jour, j’ai pris l’argent pour acheter sept poussins. De cet investissement, j’ai gagné jusqu’à environ 37.000 FCFA (67 USD). C’est comme cela que tout a commencé “, dit Boubacar. Convaincu qu’il s’agissait d’une excellente opportunité d’affaires, le jeune Fomba a décidé d’y investir. Il a utilisé les profits des sept poussins, ajouté tout ce qu’il gagnait des travaux de nettoyage occasionnels et l’argent des bourses d’études intermittentes, et a tout mis dans son entreprise d’aviculture en herbe. Il a réussi à bâtir son entreprise et à étudier en même temps, obtenant même son diplôme avec mention. Grâce au programme NEYAT (Renforcement de Capacités des Jeunes en Entrepreneuriat Agricole), un programme dirigé par le CORAF, Boubacar a pu élaborer un solide plan d’affaires financier et en apprendre beaucoup sur l’entreprenariat. Le programme lui a également permis d’étendre et de diversifier ses activités. “Grâce à ce programme, j’ai construit un réseau qui couvre toute la région. J’ai appris à mieux gérer mon entreprise en utilisant de nouvelles technologies et de nouveaux outils.” Aujourd’hui, Boubacar fournit du poulet aux hôtels, aux restaurants et aux détaillants partout dans Kayes et même au-delà. Il a ouvert son restaurant il n’y a pas si longtemps et plusieurs points de vente. “En 2018, nous avons réalisé un bénéfice de 38 millions FCFA (69 000 USD). Nous espérons faire mieux en 2019. Nous voulons nous développer et devenir une grande marque, quelque chose comme KFC ou même plus grand” déclare Boubacar. Grâce à son entreprise, il s’est marié et emploie maintenant de nombreuses personnes. Aujourd’hui, Boubacar se sent en sécurité financière. Il a démissionné de son emploi pour se concentrer sur sa ferme. “Je gagne ma vie en travaillant dur. J’ai le sentiment de contribuer à la croissance de l’économie de mon pays. Je suis fier lorsque je visite un hôtel et que je vois des clients consommer du poulet de ma ferme ” dit Boubacar. Le programme NEYAT, financé par la Banque islamique de développement, a été conçu pour lutter contre le chômage en renforçant les capacités des jeunes et en les aidant à développer leurs entreprises, principalement dans le secteur agricole.

Adama Nbodj

Ces dernières années, de nombreux agriculteurs du Sénégal et d’Afrique de l’Ouest se sont lancés dans la production de semences. Au Sénégal, non seulement les jeunes sont de plus en plus impliqués dans le secteur, mais les femmes le sont aussi. Avec l’augmentation du résultat net, les intervenants de l’industrie voient leurs décisions justifiées. Entre 2013-2017, le CORAF a mis en œuvre le Programme semencier pour l’Afrique de l’Ouest (WASP) dans certains pays sélectionnés d’Afrique de l’Ouest, dont le Sénégal. L’Agence des États-Unis pour le développement international a fourni les ressources financières du programme. Bien que le programme soit terminé depuis longtemps, les résultats socio-économiques montrent de plus en plus l’ouverture de nouvelles opportunités commerciales pour les bénéficiaires dans le domaine de la multiplication des semences améliorées et de qualité. Adama Nbodj est un agriculteur de Nbodjene, un village de la vallée de Saint Louis. Il a commencé à produire des semences de riz à la suite des nombreux cours de formation qu’il a reçus dans le cadre du programme WASP. Avant le programme WASP, Adama ne produisait pas de semences. Comme la plupart des jeunes de sa communauté, il aidait son père dans les champs familiaux. Mais peu de temps après avoir été formé et reçu des semences de qualité, Adama a commencé à cultiver des semences de riz sur deux hectares de terre. C’était il y a sept ans. Les semences ont été fournies par AfricaRice et l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA). Les premiers revenus l’ont définitivement convaincu de la rentabilité du secteur. Aujourd’hui, Adama produit plus de 60 tonnes de semences de riz de différentes variétés chaque année et les vend exclusivement à l’ISRA en vertu de son contrat avec cette structure étatique. “Chaque saison agricole, je gagne plus de 5 millions de FCFA (10.000 USD). Je peux facilement m’occuper de ma famille avec cette somme d’argent “, dit Adama.

Aladji Tembédou.

En moins de dix ans, Tembédou et Fils, société semencière sénégalaise, est passée d’un chiffre d’affaires de 200 millions FCFA (400.000 USD) à 2 milliards FCFA (4 millions USD) grâce au soutien du CORAF. Tembédou et Fils a été créée en 2006 par Aladji Tembédou. Grâce au soutien du CORAF en 2012, cette entreprise est passée de l’achat et de la revente de semences à la production et à la multiplication de semences certifiées. Par ailleurs, Tembédou et Fils ne se contente pas de transformer et d’exporter des semences à des clients d’Afrique de l’Ouest, mais fournit également des engrais aux agriculteurs. La production et la commercialisation de semences d’arachide, de maïs, de sorgho, de mil et de riz sont au centre de l’entreprise semencière de Kaolack. Kaolack est situé à environ 200 kilomètres de la capitale sénégalaise, Dakar. Le CORAF a appuyé Tembédou et Fils par l’intermédiaire du Programme semencier pour l’Afrique de l’Ouest (PSAO), un projet financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). “Le CORAF nous a formés sur la législation semencière et les bonnes pratiques agricoles. Avant l’arrivée du CORAF, nous n’avions pas une bonne connaissance des techniques de culture pour la multiplication des semences “, explique M. Djibril Diop, Directeur de Tembédou et Fils. “A l’époque, il n’était pas facile d’avoir accès à des semences certifiées. Grâce au CORAF, nous avons pu accéder aux semences améliorées et certifiées de l’Institut sénégalais de recherche agricole.” Dans le cadre du WASP, les entreprises semencières ont également reçu des conseils sur la façon d’élaborer un plan d’affaires. En aidant Tembédou et Fils à élaborer un plan d’affaires, le CORAF a établi une feuille de route qui a permis à l’entreprise d’étendre ses activités de façon significative. “Si nous sommes à ce niveau aujourd’hui C’est grâce au plan d’affaires que nous avons mis en place grâce au soutien du CORAF. Le plan nous a permis d’obtenir des prêts auprès des banques.” “Auparavant, les banques et les institutions de microfinance hésitaient à nous offrir des prêts et du crédit.” En 2018, Tembédou et Fils a produit plus de 1000 tonnes de semences d’arachide, 1200 tonnes de maïs et environ 800 tonnes de mil. Elle exploite plus de 1200 hectares de terres pour la production de semences par le biais de contrats avec des producteurs locaux. L’entreprise emploie cinq employés permanents, 18 employés non permanents et 60 employés temporaires. “Aujourd’hui, nous gagnons beaucoup plus que par le passé grâce à la part de marché relativement plus importante que nous avons “, dit M. Diop. L’entreprise s’est récemment engagée dans un processus de transformation pour diversifier ses activités. “Nous achetons des arachides à d’autres producteurs pour les transformer, les décortiquer, les trier et les exporter. Nous avons également un petit moulin artisanal qui peut produire 30 à 40 tonnes d’huile par jour, ce qui n’est pas négligeable “, a déclaré M. Diop. Actuellement, Tembédou et Fils n’exporte pas ses semences hors du Sénégal. Ils ont l’intention de profiter de la réglementation régionale harmonisée sur les semences pour exporter des semences vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest dans un avenir proche.

Narcisse Aman

Une entreprise agro-industrielle innovante, Canaan Agriculture Sarl, enregistrée à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, a réalisé un chiffre d’affaires annuel de près de 85 millions de FCFA (180.000 USD) en 2018. Canaan Agriculture Sarl appartient à un Ivoirien de 32 ans, Narcisse Aman, l’un des pépiniéristes formés dans le cadre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) en Côte d’Ivoire. “Les chiffres de 2018 représentent le meilleur chiffre d’affaires annuel depuis la création de notre société “, déclare Aman. Lorsque nous avons rencontré Aman début septembre dans l’une de ses pépinières de plantains du village d’Anekouadiokro, situé à environ 200 kilomètres au nord d’Abidjan, Aman semblait détendu mais déterminé à développer son activité dans les années à venir. “D’après les projections, nous devrions faire mieux qu’en 2018.” Pour une entreprise qui a démarré il y a à peine cinq ans, cela représente une croissance spectaculaire et témoigne du potentiel inexploité de l’entreprenariat dans le secteur agricole en Côte d’Ivoire et en Afrique en général. Canaan Agriculture Sarl a commencé principalement à produire et à commercialiser des plants de bananes auprès des particuliers et des entreprises de la Côte d’Ivoire. “Aujourd’hui, notre clientèle s’est étendue à la région de l’Afrique de l’Ouest. J’ai livré des bananiers au Bénin et au Mali “, dit-il. “Aujourd’hui, nous avons étendu nos activités à la création et à l’entretien de plantations de bananiers et de plantains, ainsi qu’à la fourniture de services de conseil.” “Nous obtenons maintenant plus de revenus en fournissant ce genre de services consultatifs “, dit-il. “Nous ouvrons maintenant une bananeraie de sept hectares et nous prévoyons de l’étendre à 15 hectares en 2020.” La formation PPAAO, le moment déterminant En 2013, Narcisse Aman avait presque terminé sa maîtrise à l’Institut polytechnique national Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Comme la plupart des jeunes Ivoiriens, il a cherché un emploi dans des entreprises déjà établies. Connaissant la technologie agricole et son dynamisme, il a travaillé pour deux entreprises agricoles locales – Dsoo/Sapv et plus tard Agronomix S.A. en tant que chef de l’exploitation et chef du département des fermes respectivement. Pour la plupart des jeunes, la recherche d’un emploi dans une entreprise établie est habituellement l’option la plus probable après l’obtention du diplôme, car elle comporte un certain niveau de sécurité. Aman n’était pas différent, il a donc rejoint ces sociétés et y est resté jusqu’en 2016. Tout en travaillant pour ces sociétés, Aman explorait également des idées et des options commerciales dans la chaîne de valeur de la banane plantain et de la banane en Côte d’Ivoire. La banane et la banane plantain sont la quatrième culture vivrière la plus importante en Côte d’Ivoire après l’igname, le manioc et le riz. A l’époque, le gouvernement ivoirien, grâce à un prêt de la Banque mondiale, investissait massivement dans la génération d’innovations liées à la banane plantain et à la banane. Dans le cadre du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), le gouvernement ivoirien a accepté d’accueillir un centre national de spécialisation exclusivement axé sur la production de technologies permettant de faire progresser la productivité de la banane plantain et de la banane non seulement pour les agriculteurs et les producteurs de Côte d’Ivoire mais pour l’ensemble de l’Afrique occidentale. Dans le cadre de ce programme, cinq technologies ont été générées par le système national de recherche agricole en Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment de la plante plantain issue de la fragmentation de la tige (PIF). Cette technologie permet la production de plantains sains en 3-4 mois et à toute période de l’année. “L’avantage de la technique PIF réside dans le fait que les infrastructures nécessaires à sa mise en œuvre sont simples, peu coûteuses et accessibles à tous les producteurs “, indique une étude sur cette technologie publiée dans l’International Journal of Environment, Agriculture, and Biotechnology. Le chercheur ivoirien, le Dr Amoncho Adiko du Centre national de recherche agricole financé par l’État, et d’autres chercheurs ont conçu le PIF en Côte d’Ivoire. Comme la plupart des chercheurs, leur objectif était de fournir la technologie. Le Fonds interprofessionnel de recherche et de conseil agricole, organe de mise en œuvre du PPAAO en Côte d’Ivoire, a pris en charge la diffusion des technologies auprès des communautés ciblées. “La formation PPAAO a été le moment décisif. Cela a tout changé pour moi”, avoue Aman. “Après la formation et les connaissances acquises, j’ai commencé avec trois explants où j’ai pu développer des graines dans l’entreprise de vivoplants,” Aujourd’hui, Aman en exploite près de 60 dans différents sites en Côte d’Ivoire. Il embauche une dizaine d’employés avec beaucoup plus d’employés saisonniers. Il a deux enfants et une fiancée. Sondage auprès d’autres jeunes Selon les experts, l’entreprenariat agricole a un immense potentiel et représente une source considérable d’emploi pour les jeunes sans emploi à travers l’Afrique. Mais les tendances en Afrique de l’Ouest ont plutôt montré que de nombreux jeunes voyagent à l’étranger à la recherche de meilleures opportunités économiques ou d’un emploi de col blanc. “Mon conseil aux jeunes est qu’il est possible d’avoir un emploi rémunéré dans le secteur agricole. Il faut d’abord aimer ce que l’on fait “, dit-il lorsqu’on lui demande ce qui le motive. “J’aime ce que je fais. La plus grande satisfaction que je retire aujourd’hui n’est pas l’argent. Ce n’est pas qu’une question d’argent. Au lieu de cela, c’est le fait que je peux aider d’autres jeunes à grandir.” Autres réalisations du WAAPP en Côte d’Ivoire Quatre autres technologies ont été créées dans le cadre du PPAAO en Côte d’Ivoire. Cela comprend trois variétés améliorées : PITA, FHIA et Big Ebanga. La farine de banane utilisée pour produire des plats locaux a également été produite dans le cadre du PPAAO.

Emile Adimou

Emile Adimou, était tout fier d’exposer ses nouveaux articles issus de son atelier. Implanté à Parakou au nord du Bénin, il est l’un des premiers artisans menuisiers locaux à utiliser de nouveaux matériaux pour la fabrication de meubles. ‘’Actuellement, nous avons déjà réalisé des tabourets, des guéridons, des tables de nuits, des portes’’ explique M. Adimou qui précise avoir ’’en projet de réaliser des armoires, des bureaux’’. Adimou, est par ailleurs le Président de la Plateforme d’Innovation du projet de Valorisation des Tiges du cotonnier en Panneaux de Particules (VATICOPP), un projet régional gérée par l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) et financé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine à travers le CORAF. La transformation des tiges du cotonnier en panneaux de particules est une technologie déjà utilisée ailleurs notamment aux Etats Unis et en Inde. Depuis 2018, cette technologie est en cours d’expérimentation au Bénin, au Togo et au Mali avec des résultats concluants, grâce au projet VATICOPP. Les centres d’expérimentation de l’unité pilote dans les trois pays ont pu produire différents types de panneaux de 9 mm, de 12 mm et 18 mm de dimension qui ont permis de réaliser des meubles. ‘’À partir des tiges de cotonnier, on peut tout faire : les portes, les chaises, les meubles. Tout ce que nous utilisons dans nos maisons peut être réalisé à partir des panneaux de particules issus des tiges du cotonnier. Donc on peut donner une autre valeur aux tiges de cotonnier’’ se réjouit Dr Bassarou Ayeva, Coordonnateur du projet VATICOPP au Togo et par ailleurs le Chef du programme Coton de l’Institut togolais de Recherche Agronomique. ‘’On peut encore gagner davantage en vendant des tiges de cotonnier. Il y a donc un revenu supplémentaire qui est tiré de l’activité de production du coton. Les cotonculteurs pourront à la fois maintenant vendre le coton grain et également la tige’’ souligne M. Ayeva qui précise qu’en cas de faible rendement, les tiges du cotonnier sont généralement plus grosses, par conséquent ont une valeur marchande plus intéressante pour le producteur. Les tiges de cotonnier qui constituent une biomasse importante et disponible après la récolte du coton graine, sont faiblement valorisées et la majeure partie est brûlée lors des travaux champêtres ou encore utilisées comme énergie dans la préparation des repas. « Au Mali par exemple, l’étude de référence du projet a montré que 49% des tiges produites sont brulées” affirme Dr Amadou Ali Yattara, Coordonnateur national du Projet. Leur valorisation permet donc de générer des revenus supplémentaires pour les producteurs et de lutter contre la pauvreté. ‘’C’était un grand souci pour les producteurs de ne pas savoir quoi faire des tiges du cotonnier’’ rappelle M. Tamou Gani Badou, Président de la Fédération Nationale des producteurs du coton du Bénin. Pour les acteurs du projet VATICOPP, le développement de la chaîne de valeur de panneaux de particules à base de tiges de cotonnier est une solution pour améliorer les performances économiques, techniques et environnementales des systèmes de culture à base de cotonnier en Afrique de l’Ouest. Il faut rappeler que cette technologie pourrait également contribuer à la réduction de la déforestation avec l’utilisation d’une biomasse annuelle (les tiges du cotonnier en particulier) pour se substituer aux bois des forêts dans la fabrication de certains meubles. Nombreux sont ceux qui appellent de leurs vœux à un passage à une phase de production industrielle associant un management efficient, un fonctionnement à la chaîne des différents segments de production pour tirer les dividendes de cette innovation. Divers acteurs prêts à accompagner la mise à l’échelle Le Secrétaire Permanent de l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) du Bénin, Dr Alexis Hougni, se dit prêt à accompagner cette mise à l’échelle. ‘’L’AIC a un double rôle à jouer à savoir, travailler en direction des cotonculteurs pour leur montrer l’opportunité qu’ils ont désormais de transformer leurs tiges du cotonnier et également à montrer aux égreneurs et aux industriels du secteur qu’en dehors de la transformation des fibres, du textile, de la trituration des graines, qu’ils peuvent également travailler dans le secteur de la transformation des tiges pour la fabrication des panneaux de particules’’. La diffusion massive de cette technologie est donc essentielle pour renforcer l’impact de cette innovation dans les communautés cotonnières d’Afrique de l’Ouest. Des actions sont déjà engagées à cet effet, en témoigne Dr Emmanuel Sekloka, Coordonnateur régional du projet VATICOPP et Directeur du Centre de Recherche Agricole Coton-Fibre de l’INRAB : ‘’La prochaine étape est d’œuvrer pour que les porteurs potentiels de cette technologie puissent être touchés. Des journées portes ouvertes ont été organisées pour faire connaitre cette technologie à tous les acteurs. Nous lançons un appel maintenant à tous les bailleurs de fonds qui peuvent nous permettre de passer à l’échelle cette technologie dont la faisabilité technique et la rentabilité économique ont été démontrées’’.

AMAFINE

Une ” nouvelle ” approche consistant à rassembler les principaux acteurs d’un secteur agricole pour apprendre, partager et agir sur les connaissances critiques est en train de changer la chaîne de valeur du maïs au Bénin. Dans le Couffo, région située à environ 144 kilomètres de la capitale économique du Bénin, Cotonou, les agriculteurs, les chercheurs, les services de vulgarisation, les institutions de microfinance et les autorités locales collaborent d’une manière qu’ils n’ont jamais connue auparavant avec des impacts de grande portée sur les moyens de subsistance. Bien que la culture du maïs remonte à plusieurs décennies dans cette région du Bénin, les agriculteurs travaillaient auparavant dans l’isolement et avaient peu ou pas de contacts avec les institutions financières. Mais les choses ont beaucoup changé depuis 2018 avec l’arrivée d’un projet visant à améliorer l’accès au financement des acteurs du maillon commercialisation dans le secteur du maïs. Trois pays d’Afrique de l’Ouest mettent en œuvre ce projet mieux connu sous le nom d’AMAFINE. Il s’agit notamment du Bénin, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Financé par l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), le projet est coordonné par le CORAF. Plus de crédit, moins de défauts de paiement Les acteurs du maillon commercialisation de la chaîne de valeur maïs blanc du Couffo interagissant davantage dans le cadre de ce que les experts appellent les plateformes d’innovation, de nombreux autres producteurs, transformateurs et commerçants peuvent désormais accéder au crédit, indispensable à l’expansion de leurs activités La confiance s’est établie grâce à un travail en commun sur la plateforme. Cette confiance est née du respect des clauses des contrats surtout celles concernant les délais de remboursement des prêts octroyés, ce qui faisait souvent défaut auparavant. Ce qui a fait que les institutions de microfinance se sont montrées beaucoup plus enclins à financer les activités des plateformes. Grâce à la collaboration, les acteurs voient la convergence de leurs intérêts communs. Une plateforme d’innovation est une approche de diffusion des technologies utilisée par le CORAF en Afrique de l’Ouest et du Centre pour engager les acteurs des chaînes de valeur. Dans la région de Couffo, au Bénin, trois acteurs ont joué un rôle central dans cette approche ” révolutionnaire ” de l’accès aux crédits essentiels. Il s’agit notamment de la Plate-forme d’innovation pour le maïs blanc de Couffo, de Pebco-Bethesda, une organisation non gouvernementale axée sur l’accès à la microfinance, et de la Caisse locale de crédits agricoles mutuel (CLCAM). Grâce à cette collaboration, le nombre de demandes de crédit et d’accords de prêt a augmenté. Les membres de la plateforme ont signé 25 demandes de prêts avec Pebco-Bethesda et 10 autres avec le CLCAM. Au total, plus de 200 membres de la plateforme d’innovation d’Aplahoué ont eu accès à des crédits financiers totalisant plus de 40 millions de FCFA, selon les données de Pebco-Bethesda. “Nos amis et partenaires paient leurs prêts à temps. Nous n’avons aucune expérience des paiements en souffrance. C’est principalement grâce à la mise en place de la plateforme d’innovation “, explique Monsieur Etienne Sikira Tohoué, le Chef d’Agence de Pebco-Bethesda à Azové. Pebco-Bethesda est membre de la chaîne de valeur du maïs blanc d’Aplahoué. La structure est membre titulaire et, par conséquent, peut participer aux activités de la plateforme où elle offre un encadrement sur l’élaboration d’un plan d’affaires et les questions connexes. “L’accès au crédit est devenu beaucoup plus facile avec la création de plateformes d’innovation. Nos revenus se sont améliorés, nous permettant de payer les frais de scolarité de nos enfants et de régler nos factures de soins de santé “, admet Pauline Atui, une transformatrice de maïs à Toviklin, au Bénin. “Ce que vous voyez aujourd’hui, ce sont des institutions de microfinance qui vont vers les membres des plateformes d’innovation pour ouvrir des comptes bancaires. Ce n’était pas possible avant l’arrivée du projet “, explique Robert Sodegla, producteur de maïs et président de la plateforme d’innovation de Djakotomey. “Nous entretenons de bonnes relations avec les institutions de microfinance, ce qui nous permet d’avoir accès au crédit pour le développement de nos activités. Nous travaillons en étroite collaboration et nous nous complétons mutuellement. Ils sont intéressés par nos demandes et nous sommes intéressés par leurs offres. Cela nous donne plus de crédibilité, même en tant que producteurs. C’est une bonne chose.” AMAFINE a ouvert de nouvelles fenêtres d’opportunités pour tous les acteurs (directs et indirects) de la filière maïs au Bénin et a amélioré les relations de partenariats qui existaient entre eux. “C’est probablement la principale réalisation de ce projet, et nous sommes ravis de ce résultat “, déclare Dr Cheikh Ahmadou Bamba NGOM, point focal du projet AMAFINE au CORAF.

Ouattara Siriki,

Alors que les multiples acteurs impliqués dans le secteur semencier en Afrique de l’Ouest renforcent leur collaboration et étendent leurs activités au secteur privé, les petits exploitants agricoles commencent à récolter les fruits en termes d’accès non seulement aux semences certifiées, mais aussi aux semences qui peuvent résister au changement climatique. Ouattara Siriki, âgé de 31 ans, est originaire de Bama, un village situé à environ 350 kilomètres au sud-ouest de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Comme certains de ses pairs, Siriky n’a pas eu l’occasion de poursuivre ses études au-delà du niveau primaire. C’est ainsi qu’il a commencé à aider son père au sein de la parcelle familiale à son adolescence. A Bama, la majorité de la population s’active dans l’agriculture de subsistance. Ce village de près de 5000 habitants cultive traditionnellement du riz, du maïs, du mil et pratique l’élevage. Pendant des décennies, Siriki et son père avaient l’habitude de se procurer des semences auprès des familles et des voisins lorsque la saison des semis était sur le point de commencer. Comme beaucoup d’agriculteurs de leur village, les semences sont généralement transmises ou vendues de manière informelle au début de chaque campagne agricole. Dans la plupart des cas, le potentiel de rendement de ces semences est faible. C’est ce que les experts appellent généralement le système semencier traditionnel ou informel. Pendant de nombreuses décennies, les agriculteurs du Burkina Faso et de nombreuses régions de l’Afrique de l’Ouest échangent ou distribuent leurs semences de cette manière. Environ 80 % des semences utilisées par les agriculteurs en Afrique de l’Ouest proviennent du système informel, selon le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF), l’organisation chargée de coordonner la réforme de l’industrie semencière en Afrique de l’Ouest. “Ce système ne fournit pas seulement des semences de mauvaise qualité, mais il perpétue également le cercle vicieux de la faible productivité agricole “, explique Abdoulaye Sawadogo, promoteur de NAFASO, l’une des entreprises semencières les plus prospères de la région basée à Bobo Dioulasso, exportatrice des semences dans toute l’Afrique de l’Ouest. “Pour qu’un agriculteur puisse se rendre à un endroit où il peut acheter des semences certifiées de qualité, il doit le plus souvent sacrifier un ou deux jours de travail, dépenser de l’argent pour le transport et l’alimentation “, dixit M. Sawadogo en référence au défi de l’accès aux semences de qualité en Afrique de l’Ouest. “Et parfois, après avoir fait tous ces efforts, ils ne peuvent pas se permettre, le prix des semences certifiées est légèrement plus élevé pour l’agriculteur moyen”, dit-il. Les entreprises semencières privées, les instituts de recherche et les partenaires techniques changent la donne. Au fur et à mesure que les entreprises privées et les coopératives semencières se développent au Burkina Faso et apprennent à mieux collaborer avec les institutions de recherche, il y aura plus de chance pour les agriculteurs d’accéder aux semences de qualité dans un environnement où la libre circulation de ces produits est respectée dans la région. A Bama, non seulement la famille Siriki est devenue utilisatrice de semences de qualité sur sa propre ferme familiale, mais elle est aussi devenue un important sous-traitant de NAFASO. Les grandes entreprises semencières d’Afrique de l’Ouest ont tendance à contracter avec des producteurs individuels ou des coopératives pour la multiplication des semences certifiées. L’augmentation de la production annuelle de semences par Siriki et son père a fait une grande différence dans l’amélioration de leurs moyens de subsistance. “Je gagne près de deux millions de FCFA en produisant des semences. Les revenus m’ont aidé à construire ma maison, à épouser ma femme et à subvenir aux besoins de ma famille “, se réjouit Siriki que nous avons rencontré sur une rizière à Bama, dans la région du Haut Bassin, au Burkina Faso. Siriki et son père produisent et vendent exclusivement leurs semences à NAFASO conformément au contrat qui les lie à cette entreprise. À l’instar de Siriki, des centaines de cultivateurs travaillent à la production de semences de qualité au Burkina Faso. La production de ce réseau de sous-traitants est à l’origine la production annuelle de près de 6000 tonnes de semences de NAFASO. “Grâce à cette approche, nous sommes en mesure de répondre à la demande du marché national et régional”, a déclaré le PDG de NAFASO. Bien que l’écart entre l’offre et la demande soit encore important, la contribution de NAFASO à l’accès à des semences de qualité au Burkina Faso et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ne peut faire l’objet d’un doute. Fin mai, lorsque nous nous sommes rendus au siège de l’entreprise à Bobo Dioulaso, NAFASO venait d’envoyer trois camions remplis de semences de riz en Sierra Leone et au Sénégal. Sur près de 6000 tonnes produites chaque année, NAFASO en exporte près de 2 000 tonnes vers le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad, le Congo et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. “La plupart de ces nouvelles entreprises n’auraient pas été possibles sans l’intervention du CORAF désigné par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) pour coordonner l’harmonisation de la réglementation régionale des semences “, souligne M. Sawadogo. Avec la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS, le CORAF continue de mener des efforts stratégiques pour renforcer les Alliances semencières en Afrique de l’Ouest, qui incluent la création d’une coalition dans le secteur privé connue sous le nom d’Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA) et le renforcement de la Comité régional des semences et plants d’Afrique de l’Ouest CRSPAO/COAsem pour l’application du règlement régional sur les semences. Bien qu’il soit peut-être encore trop tôt pour évaluer l’impact réel de la contribution du CORAF à l’accès à des semences de qualité, l’expérience du Burkina Faso montre que ses efforts ont modifié la donne en matière de production, de commercialisation et l’accès des petits exploitants agricoles pauvres. Non seulement les associations de coopératives semencières ont élargi leurs activités, mais elles entreprennent des activités de sensibilisation plus efficaces grâce aux programmes d’autonomisation du CORAF, agissant comme partenaire technique de la CEDEAO et de l’UEMOA. Au plus fort du soutien gouvernemental à l’association coopérative de semences du Burkina Faso par le biais du Programme de productivité de l’agriculture en Afrique de l’Ouest (PPAAO) en 2013, la production de semences a atteint environ 9 000 tonnes. Ce chiffre est tombé à environ 5 500 tonnes en 2018. Le PPAAO a travaillé avec une autre initiative du CORAF, le Programme semencier pour l’Afrique de l’Ouest (PSAO) pour rassembler les acteurs semenciers afin de faciliter l’accès des petits exploitants agricoles à des semences de qualité. L’expérience nigériane Au cours des dix dernières années, les travaux du CORAF au Nigéria ont consisté à apporter un soutien au système semencier par le biais du PSAO et du PPAAO. Ici, une série d’activités interdépendantes de distribution de semences, de renforcement des capacités et de partenariat public-privé ont permis de renforcer considérablement le secteur des semences. «Grâce aux efforts du CORAF, 70 000 tonnes de semences de base ont été distribuées à des sociétés de semences compétentes qui, à leur tour, ont produit et vendu des semences certifiées à des agriculteurs du Nigeria, du Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée lors de la crise épidémique à virus Ebola de 2015», déclare le professeur Onyibe, Conseiller technique de l’Association des entrepreneurs en semenciers du Nigéria (SEEDAN). Le CORAF, à travers le PPAAO Nigeria, a apporté son soutien au Centre national des ressources génétiques et de la biotechnologie en finançant les réunions du Comité national de diffusion des variétés, en maintenant la banque de gènes nationale et en modernisant les installations essentielles du laboratoire de biotechnologie pour la conservation du matériel génétique. Demande croissante de variétés résistantes au climat, à rendement élevé et nutritives Malgré le climat difficile, de nombreux agriculteurs producteurs de semences ont eu recours à des semences qui ne sont plus adaptées aux régimes de précipitations irréguliers et aux conditions météorologiques imprévisibles. L’amélioration de la collaboration entre les instituts de recherche publics, les entreprises de semences et les agriculteurs a permis de répondre aux préoccupations liées à l’évolution de la situation climatique et à la valeur nutritionnelle des denrées de base, qui sont de plus en plus prises en compte dans les programmes de sélection des cultures. “La plupart de nos clients exigent des semences résistantes aux maladies et aux ravageurs et adaptées à la variabilité climatique. Les agriculteurs recherchent des semences de variétés de cultures à haut rendement et à haute valeur nutritionnelle”, a déclaré M. Stephen Yacouba Atar, PDG de Da All Green Seeds Limited, l’une des plus anciennes entreprises semencières du Nigeria. “Notre capacité à répondre à la demande des agriculteurs est due au fait que les instituts de recherche nous fournissent du matériel génétique de qualité qui répond aux besoins en constante évolution. Sans le CORAF, nous n’aurions pas été en mesure d’acheter des semences de qualité de ces variétés”, déclare M. Atar dont l’entreprise est basée à Kaduna (Nord du Nigéria). Travailler ensemble mieux pour les intérêts des agriculteurs De nombreux acteurs sont impliqués dans le secteur des semences en Afrique de l’Ouest. Au niveau régional, on peut citer les communautés économiques régionales et les organisations intergouvernementales, notamment la CEDEAO, l’UEMOA et CILLS. Les partenaires scientifiques et techniques comprennent l’IITA, l’AfricaRice, l’ICRISAT, l’IFDC, le FARA, les instituts nationaux de recherche agronomique, le secteur privé, l’AFSTA, le ROPPA, le HubRural, des sociétés multinationales, ainsi que des partenaires financiers et techniques tels que la Banque mondiale, la Banque mondiale, le Banque africaine de développement et l’USAID. Une nouvelle initiative financée par l’USAID entretient des partenariats essentiels entre les principaux acteurs du secteur pour fournir de manière accélérée des semences et les technologies associées aux agriculteurs. Le Partenariat pour la recherche agricole, l’éducation et le développement (PAIRED) a pour mission principale de rechercher des approches novatrices pour créer des synergies et optimiser les ressources afin de fournir aux agriculteurs la science et la technologie essentielles. Les acteurs estiment qu’un partenariat renforcé avec une plus grande implication du secteur privé est la meilleure approche pour apporter l’innovation nécessaire aux agriculteurs de l’Afrique de l’Ouest. «La coordination des efforts de ces organisations est essentielle pour obtenir les résultats de développement attendus pour les agriculteurs», explique le Dr Hippolyte Affognon, responsable du PAIRED. «La diminution des ressources de développement signifie que nous devons rechercher des approches efficaces pour générer un impact à grande échelle. Nous pensons que l’approche PAIRED consistant à optimiser les efforts et les ressources aidera à cet égard », a ajouté le gestionnaire de projet PAIRED.

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